Politique

𝗠𝗲 𝗘𝗱𝗮𝘀𝘀𝗼 𝗥𝗼𝗱𝗿𝗶𝗴𝘂𝗲 𝗕𝗔𝗬𝗔𝗟𝗔 à 𝗹𝗮 𝗧𝗿𝗶𝗯𝘂𝗻𝗲 𝗱𝗲 𝗿𝗲𝗱𝗲𝘃𝗮𝗯𝗶𝗹𝗶𝘁é : 𝗱𝗲𝘂𝘅 𝗮𝗻𝘀 𝗱’𝗲𝗻𝗴𝗮𝗴𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝘂𝗻𝗲 𝗷𝘂𝘀𝘁𝗶𝗰𝗲 𝗯𝘂𝗿𝗸𝗶𝗻𝗮𝗯è 𝗿é𝗳𝗼𝗿𝗺é𝗲, 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝗽𝗿𝗼𝗰𝗵𝗲 𝗲𝘁 𝗱𝗶𝗴𝗻𝗲.

L’émission Tribune de redevabilité, diffusée en direct sur les antennes de la RTB, recevait ce mardi 1er juillet 2025 comme invité, Me Edasso Rodrigue BAYALA, Ministre de la Justice et des Droits humains, chargé des Relations avec les Institutions, Garde des Sceaux. Face aux caméras, le ministre a dressé un bilan clair et ambitieux des deux dernières années, marquées par une volonté affirmée de refonder la justice burkinabè sur des bases culturelles solides, modernes et inclusives.

Une justice réconciliée avec les réalités du pays

D’entrée de jeu, le ministre a abordé les innovations du code de procédure pénale récemment adopté par l’ALT. Il a insisté sur la nécessité d’adapter le système judiciaire aux spécificités socioculturelles du Burkina Faso. Cette volonté s’est traduite par une réforme pour l’introduction des langues nationales dans les salles d’audience, réduisant ainsi le besoin systématique d’interprètes, mais aussi par la reconnaissance des mécanismes endogènes de règlement des différends.

Le Travail d’intérêt général (TIG) a été institué comme alternative à l’incarcération pour les infractions mineures, tandis que la visioconférence deviendra progressivement un outil courant dans le traitement des affaires.
Autre innovation majeure : l’élargissement du Conseil supérieur de la magistrature à des membres non magistrats, pour plus de représentativité et de crédibilité.

Des résultats judiciaires qui parlent d’eux-mêmes

En termes de performances, le ministère enregistre des chiffres éloquents. Plus de 8195 dossiers correctionnels ont été jugés en seulement 55 jours, dépassant largement la moyenne annuelle des trois dernières années qui se situe à autour de 7000 dossiers. La lutte contre les crimes économiques s’est intensifiée, avec près de 300 dossiers jugés, portant sur un montant cumulé de 83 milliards FCFA et concernant la saisie de 71 biens, incluant immeubles, véhicules et métaux précieux.

Les pôles de lutte contre les infractions économiques et financières (pôles ECOFI) se portent également bien avec 286 dossiers jugés de 2023 au 31 mai 2025. Sur le front sécuritaire, près de 350 personnes ont été jugées pour des actes de terrorisme, tandis que plus de 1000 conflits communautaires ont été résolus de manière pacifique, témoignant d’une justice active dans la préservation de la cohésion sociale.

Le virage numérique de la justice

Le processus de modernisation judiciaire a franchi une étape décisive avec la mise en service du e-casier judiciaire et du e-certificat de nationalité. L’objectif est de simplifier et d’accélérer l’accès aux actes judiciaires, tout en favorisant la transparence.

Cette dynamique s’est accompagnée de la réinstallation de quatre Tribunaux de grande instance (TGI) dans leur ressort d’origine et de la réduction de la distance moyenne pour accéder à un TGI, passée de plus 66km en 2022 à 59 kilomètres en 2025 avec l’ouverture prochaine du TGI de Nouna. En outre, il a été créé auprès de chaque TGI, un tribunal de travail pour rapprocher davantage la justice du justiciable pour ce qui concerne la matière sociale.

Une identité nationale assumée

Sur le plan symbolique, la dotation des magistrats en tenues d’audience confectionnées en Faso Danfani marque une volonté forte de souveraineté culturelle et d’appropriation nationale du service public de la justice.

Législation et gouvernance : une trajectoire assumée

Plus de cent lois ont été suivies et adoptées par l’Assemblée législative de Transition, dans le but de renforcer la gouvernance et les fondations de l’État. Parallèlement, plusieurs institutions ont été restructurées, certaines supprimées, dans une démarche de rationalisation et d’efficience. L’Agence nationale des avoirs saisis ou confisqués, devenue opérationnelle, affiche un compte d’attente de près de 3 milliards FCFA en quatre mois, signe d’une gestion accrue du patrimoine judiciaire.

Le pilier humain au cœur des réformes

La formation massive de plus de 56 000 Volontaires pour la défense de la patrie, 2000 Forces de défense et de sécurité, et 10 000 autres acteurs en droits humains démontre que l’approche ministérielle privilégie aussi la prévention et l’éducation. À cela s’ajoutent plus de deux millions de citoyens sensibilisés aux valeurs de civisme et de citoyenneté.

Un regain de confiance populaire

Toutes ces réformes ont porté leurs fruits en matière de perception citoyenne. Le taux de satisfaction globale de la population vis-à-vis de la justice est passé de 52% en 2020 à 63 % en 2023 soit une hausse de plus de 10 points de pourcentage confirmant que les efforts engagés trouvent un écho favorable auprès des Burkinabè.

Une dynamique à consolider

Me BAYALA conclut son exercice de redevabilité sur une note de responsabilité et d’ouverture : il s’agit désormais de consolider les acquis, d’amplifier les actions en faveur d’une justice équitable, accessible et profondément humaine. Une justice qui, progressivement, cesse d’être perçue comme lointaine pour devenir un levier essentiel de confiance et de paix sociale.

𝗗𝗖𝗥𝗣-𝗠𝗝𝗗𝗛𝗥𝗜

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