Désinformation et poursuites judiciaires : 25 journalistes formés aux enjeux juridiques liés à la désinformation à Koudougou.

l’Association des journalistes commis d’office (JCOM), avec le soutien financier de l’Organisation internationale de droit du développement (IDLO), a organisé une session de formation à Koudougou au profit de 25 journalistes. L’objectif était clair : renforcer les compétences des professionnels des médias face aux défis croissants de la désinformation et aux risques judiciaires liés à l’exercice de leur métier.
Pendant deux jours, les participants ont exploré les fondements du droit burkinabè à travers quatre piliers essentiels : le Code de procédure pénale, le Code pénal, l’organisation judiciaire et la procédure de répression des actes constitutifs de désinformation.
Dès l’ouverture, le ton était donné : “il ne s’agissait pas seulement d’une formation technique, mais d’un véritable appel à la responsabilité éditoriale’’ Nicodème Bado, coordonnateur du programme IDLO. Il a rappelé que les journalistes jouent un rôle crucial dans la lutte contre la criminalité et la promotion des droits humains, soulignant l’engagement de son organisation à soutenir les initiatives qui renforcent l’État de droit.

Le communicateur Koundjoro Gabriel Kambou a ouvert les échanges en soulignant que la désinformation ne date pas des réseaux sociaux, mais qu’elle s’est amplifiée avec le numérique, devenant un défi majeur pour le journalisme contemporain. Il a distingué trois formes de fausses nouvelles — mésinformation, désinformation et information malveillante — en précisant que seules les deux dernières sont considérées comme des infractions au Burkina Faso, en raison de leur intention de nuire. À travers des exemples concrets, il a sensibilisé les participants aux risques juridiques liés à la publication de fausses informations et partagé des astuces pour s’en prémunir.

L’expert Fulbert Paré, ancien journaliste devenu consultant juridique, a ensuite approfondi les notions de droit pénal et de procédure pénale, expliquant qu’une infraction est caractérisée par trois éléments : le fait légal, le fait matériel et le fait moral. Il a insisté sur le fait que la diffusion de fausses nouvelles peut entraîner des poursuites pénales, notamment en cas de trouble à la paix publique ou d’atteinte à la sécurité nationale.

À l’issue de la formation, Firmin Ouattara, coordonnateurs de JCOM, a salué la qualité des interventions et l’impact concret sur leur pratique professionnelle, affirmant que ces connaissances leur permettront de traiter les questions judiciaires avec plus de rigueur, d’éthique et de discernement. Cette initiative marque une étape importante vers une presse plus responsable, juridiquement avertie et pleinement engagée dans son rôle de veille citoyenne.

