Education

7ᵉ Assemblée Générale de l’APENF : bilan et perspectives pour l’éducation non formelle au Burkina Faso.

L’Association pour la Promotion de l’Éducation Non Formelle (APENF) a tenu, le mercredi 15 octobre 2025 à Ouagadougou, sa 7ᵉ Assemblée Générale, couplée à une Assemblée Générale Extraordinaire. Organisée à la Société Internationale de Linguistique (SIL), cette rencontre s’inscrit dans le cadre des obligations statutaires de l’association et du nouveau cadre légal national, notamment la loi n°011-2025/ALT portant liberté d’association, adoptée le 17 juillet 2025.

Créée le 17 juin 1997 à l’issue de concertations initiées dès décembre 1996 par des acteurs engagés du secteur éducatif burkinabè, l’APENF est née en réponse à l’appel de l’Association pour le Développement de l’Éducation en Afrique (ADEA) visant à mettre en place des forums nationaux favorisant le dialogue entre ministères, ONG et partenaires publics et privés œuvrant dans le domaine de l’éducation non formelle. Émanation nationale du Groupe International de Travail sur l’Éducation Non Formelle (GTENF) de l’ADEA, l’APENF compte aujourd’hui plus de 350 membres, répartis sur 13 coordinations régionales et 45 cellules provinciales de suivi-évaluation.

En mai 2008, l’association a connu une refondation institutionnelle majeure, avec l’adoption de nouveaux statuts et règlements intérieurs, la mise en place d’un Conseil d’Administration, d’un Secrétariat Exécutif, d’un Comité Scientifique et de structures déconcentrées. Depuis, l’APENF s’affirme comme un partenaire stratégique de l’État, promouvant une éducation inclusive et équitable, conformément à la Loi d’Orientation de l’Éducation du 9 mai 1996, révisée en 2007.

Placée sous le thème « Bilan moral et mise en œuvre des plans d’action de l’APENF de juin 2021 à juin 2025 », cette 7ᵉ Assemblée Générale avait pour objectifs :
• D’évaluer les performances et défis de la période écoulée ;
• De tirer les leçons de la mise en œuvre du Plan d’action 2021-2025 ;
• De présenter les recommandations de l’audit organisationnel et institutionnel ;
• De valider les statuts et règlements intérieurs relus selon la nouvelle loi sur les associations.

Emmanuel Winson GOABAGA, PCA de l’APENF

Selon le président du Conseil d’Administration Emmanuel Winson GOABAGA, le bilan est globalement satisfaisant. Malgré la rareté des ressources, l’APENF est restée productive, renforçant sa gouvernance et introduisant des innovations pédagogiques validées par le ministère de l’Éducation nationale.

Pour M. YONABA Abdoulaye, secrétaire général de l’APENF, plusieurs projets et programmes ont été conduits avec succès entre 2021 et 2025, notamment :
• Programme de promotion de la paix au Sahel (PPS II) ;
• Projet Avenir Paisible au Sahel (APS) ;
• Projet de renforcement des capacités des jeunes (PRCJ, 2022-2023) ;
• Partenariat de la société civile pour un plaidoyer en faveur de l’éducation non formelle au Burkina Faso, Mali, Niger et Tchad ;
• Programme de soutien à l’éducation non formelle et à la formation professionnelle ;
• Soutien aux Initiatives de Paix au Sahel (SIPaS, 2022-2025) ;
• Centre de formation professionnelle non formelle de l’APENF, notamment l’École primaire privée bilingue Timanegdo de Saaba ;
• Projet FPISE/Rouko, pour la formation et l’insertion socio-économique des jeunes et femmes ;
• Projet ARFJ, pour l’autonomisation et la résilience des femmes et jeunes dans les zones affectées par l’insécurité ;
• Mandats FONAENF et Fondation Chizolini.

Élèves de l’école Timanegdo, chant de l’hymne national en mooré

Parmi les résultats majeurs, l’État burkinabè a reconnu plusieurs approches éducatives alternatives promues par l’APENF : La reconnaissance nationale et internationale de l’APENF comme structure de référence en ENF, spécialisée dans la recherche-action, la conception de modules adaptés et la formation des jeunes, adolescents et adultes ; La promotion d’approches pédagogiques innovantes telles que Reflect/RELECT-GNC, la Pédagogie du Texte (PdT), l’Approche d’Enseignement du Français à l’Adulte et à l’Adolescent dans des Centres Multi-domaines (AEFA/CMD), et la démarche Humtagol, toutes validées par le MEBAPLN ; Le renforcement des capacités de plusieurs centaines de formateurs, encadreurs et animateurs de l’ENF ; L’alphabétisation et la formation de milliers d’apprenants ayant développé des Activités Génératrices de Revenus (AGR) grâce aux approches promues ; La contribution majeure à la réflexion stratégique nationale sur l’ENF, à la création du FONAENF, à l’évolution du contenu des curricula, et au plaidoyer pour un meilleur financement du sous-secteur ; La stabilisation des indicateurs de performance de l’ENF et l’expérimentation d’une école bilingue pilote à Saaba.

Le bilan de mise en œuvre du plan d’action 2021-2025 fait état d’impacts concrets sur les communautés. Ainsi, les compétences professionnelles et financières de 325 bénéficiaires de Doundougou et Zougo ont été renforcées en maraîchage, élevage et petit commerce. Le projet ARFJ a permis à 300 autres bénéficiaires de développer leurs capacités en lecture, écriture et calcul à travers 12 centres d’alphabétisation ouverts sur trois mois. Huit ateliers-bilans de valorisation des compétences (DBVaC) ont été organisés, profitant à 300 participants, dont 200 à Kaya et 100 à Dori.

Cette Assemblée Générale a également constitué un cadre pour formuler des recommandations, redynamiser les coordinations régionales et renforcer l’engagement des militants de l’APENF pour l’éducation des adolescents, jeunes et adultes au Burkina Faso.