FIJAO 2025 : L’Afrique construit son avenir. La jeunesse comme moteur du changement

Le 24 octobre 2025, la ville de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso est devenue le centre du dialogue international où la jeunesse, les leaders communautaires, les responsables politiques et les penseurs se sont réunis lors du Forum International de la Jeunesse Africaine de Ouagadougou (FIJAO 2025). Cet événement, organisé par l’Association pour la Promotion de l’Intégration Africaine (APIA) avec le soutien du gouvernement burkinabè, a constitué une étape essentielle dans la redéfinition du rôle de la jeunesse dans la construction de la souveraineté économique de l’Afrique.
Le thème principal du forum « Jeunesse africaine et souveraineté économique: innover, entreprendre et bâtir l’Afrique de demain » a donné le ton à l’ensemble de la rencontre. Tout au long de la journée, plus d’un millier de jeunes leaders, entrepreneurs et activistes venus de divers pays africains ont débattu de la nouvelle Afrique à bâtir : indépendante, innovante et unie.

Ouverture et esprit d’unité
Le forum s’est ouvert par une cérémonie solennelle en présence de représentants du gouvernement, de ministres, de chefs de mouvements sociaux et d’invités étrangers. L’hymne national a retenti dans la salle, emplissant l’atmosphère d’un sentiment de dignité et de détermination. La jeunesse africaine s’est affirmée non pas comme l’avenir, mais comme le présent — une génération déjà à l’œuvre.

Dans son discours d’ouverture, Le ministre des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi du Burkina Faso, M. Anûuyirtole Roland Somda, représenté par la Secrétaire Générale du ministère Mme Colette Ouedraogo, a souligné que le forum s’inscrivait dans la continuité de la vision stratégique du Président Ibrahim Traoré, visant à relancer le continent par l’éducation, la science et la solidarité:
« L’Afrique doit aujourd’hui parler d’une seule voix, celle de sa jeunesse, qui crée l’innovation, développe l’entrepreneuriat et transforme la réalité qui l’entoure. »
Dans son allocution, il a présenté les principales initiatives du gouvernement en faveur de la jeunesse, telles que le Programme d’Appui à l’Emploi des Jeunes (PAEJ), le programme national de stages destiné à 10 000 jeunes professionnels, ainsi que plusieurs projets d’incubation visant à promouvoir l’entrepreneuriat et l’auto-emploi.
« Nous voulons créer des passerelles entre les incubateurs et le marché, afin que l’innovation ne reste pas dans les laboratoires, mais devienne un véritable travail pour nos communautés », a-t-il déclaré.
Le ministre a invité les jeunes leaders africains à investir en eux-mêmes, à développer la transformation locale et à construire des partenariats, rappelant que « la souveraineté se conquiert par les efforts de tous ».
Son intervention a compté parmi les plus inspirantes du forum, insufflant un esprit d’optimisme constructif et d’action.
Président de l’Association pour la Promotion de l’Intégration Africaine, président du comité d’organisation du FIJAO M. Mohamed Junior DAHANI a ajouté:
« Nous voulons que ce forum ne soit pas seulement une rencontre, mais un mouvement d’intelligence, de créativité et de soutien mutuel. Désormais, l’Afrique ne restera plus dans l’attente qu’on lui montre la voie : elle choisit la sienne. »
Dans son discours inspirant, M. DAHANI a également rappelé aux participants l’héritage des grands leaders africains, Kwame Nkrumah, Sékou Touré et Thomas Sankara ainsi que le rêve d’une Afrique unie et souveraine.
« Nous, la jeunesse, ne voulons plus être de simples spectateurs de notre destin. Nous choisissons d’agir, de construire une Afrique maîtresse de ses choix, indépendante dans ses décisions et unie dans la dignité », a-t-il déclaré.
M. DAHANI a également souligné que le thème du FIJAO 2025 n’est pas un slogan, mais un appel à l’action, destiné à faire de la jeunesse la principale force motrice du continent, tout en préservant l’unité et la foi en un objectif commun :
« Nos défis sont immenses, mais notre potentiel l’est encore davantage. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons bâtir une Afrique forte, digne et respectée. »

La ville hôte et le symbolisme du lieu
Dans son allocution, la 3e vice-présidente de la Délégation spéciale de Ouagadougou a souligné la symbolique du fait que le forum se déroule dans la capitale du Burkina Faso, en précisant que la plateforme du FIJAO ouvre un nouveau chapitre dans la vie de la ville, où se rencontrent tradition et modernité.Elle a déclaré que la ville avait toujours été un centre d’échanges culturels et devenait désormais le cœur de l’éveil de la jeunesse africaine.

Avec un message des plus intrigants, M. Sanou Sosthène William, conseiller du Président du Faso et représentant de la jeunesse, a prononcé au FIJAO un discours à la fois émotionnel et programmatique. Il y a annoncé une véritable « révolution des esprits » — un changement progressif mais déterminé dans les approches de l’éducation, de l’emploi et de la responsabilité citoyenne. Selon lui, il ne s’agit pas d’une révolution de barricades, mais d’une transformation des mentalités et des ambitions, où la jeunesse cesse d’être un simple observateur pour devenir l’acteur principal de la renaissance nationale.Sa pensée finale a résonné comme un appel et une promesse : « La révolution dont je parle n’est pas un slogan vide, mais un processus concret et mesurable. Car les vraies richesses d’une nation ne se trouvent pas seulement dans ses entrailles, mais dans ce que nous insufflons aux esprits de son peuple. »

Sessions clés et débats : jeunesse, économie et leadership africains
Le Forum FIJAO 2025 a été le théâtre de discussions dynamiques et approfondies sur les défis auxquels la jeunesse africaine est confrontée. La principale table ronde de haut niveau a réuni des représentants éminents des gouvernements et du secteur privé pour discuter de la manière dont l’Afrique peut acquérir la souveraineté économique en s’appuyant sur le potentiel de sa jeunesse.Le Directeur Général de l’Autonomisation des Jeunes et de l’Education Permanente M. Romain KABORE a prononcé un discours important. Dans son exposé, il a souligné le rôle de l’éducation comme instrument clé dans la formation du capital humain et l’acquisition de l’indépendance économique du continent.Le conférencier a insisté sur le fait que la nouvelle génération d’Africains doit développer des compétences pratiques lui permettant non seulement d’accéder à l’emploi, mais aussi de créer ses propres opportunités — dans l’entrepreneuriat, la technologie et le secteur social. Il a présenté plusieurs initiatives du ministère visant à développer les centres de formation professionnelle, à soutenir les jeunes spécialistes et à renforcer le partenariat entre les établissements d’enseignement et le monde des affaires.

Tandis que M. Rayangniwende Abdoul Rasaky KABORE, Directeur Général de Burkina Mine / SCOOP-CA et sponsor principal du FIJAO, a invité à considérer l’entreprise comme un instrument de souveraineté plutôt que de dépendance, il a également mis l’accent sur la responsabilité sociale des entreprises. Il a souligné que le secteur privé africain doit jouer un rôle moteur dans le renforcement du continent — à travers la production locale, le développement de la transformation des matières premières et la création d’emplois pour la jeunesse.Selon lui, chaque entrepreneur africain porte une responsabilité non seulement envers son entreprise, mais aussi envers son peuple, et les sociétés doivent servir la communauté sans tomber dans la dépendance vis-à-vis des structures étrangères.Pour M. KABORE, le patriotisme économique et la responsabilité sociale des entreprises constituent les fondations d’une véritable transformation de l’Afrique et de sa renaissance économique.

Mme Priscille Zongo, Directrice exécutive de la Chambre des mines, a mis en avant le rôle des femmes dans l’industrialisation du pays et a souligné plus largement l’importance de la participation des jeunes dans le secteur extractif de l’économie.

La session « Innovation et production locale » a insufflé un esprit d’entrepreneuriat pratique au forum. Mme Pastor Sandra AREBUN de la Future Africa Leaders Foundation, a présenté de jeunes leaders qui ne comptent pas sur les subventions, mais créent eux-mêmes de nouveaux marchés.

Parmi les intervenants, M. Fatogoma Doumbia a pris part au forum en tant que panéliste sur le thème de l’entrepreneuriat écologique. Il a présenté la Ferme Agricole Intégrée de Konobougou, un modèle d’agroécologie durable, ainsi que Des Titans, une start-up de recyclage basée à Ségou, qui transforme les déchets en objets décoratifs. Pour lui, cette participation a constitué une belle occasion de mettre en avant des initiatives concrètes illustrant le potentiel de l’innovation verte en Afrique.Le politicien sénégalais M. Bassirou Samb a évoqué la participation des jeunes à la gouvernance locale comme une étape essentielle dans la formation des futurs leaders du continent. De son côté, l’investisseuse américaine Mme Stéphanie Mbida a rappelé la valeur de la solidarité panafricaine, du développement du continent par l’entrepreneuriat et d’une « économie de confiance », partageant également son expérience personnelle dans le domaine de l’entrepreneuriat et du soutien aux initiatives innovantes en Afrique.Ces discussions ont donné le ton général du forum — la confiance, la créativité et la foi dans les forces propres du continent.L’un des moments les plus émouvants du forum FIJAO 2025 à Ouagadougou a été l’intervention de M. Rachid SASSA, connu sous le nom de scène Rach FSG, membre du Comité d’organisation du forum et responsable des relations avec les communautés africaines.Dans son discours, il a prononcé des paroles qui ont profondément touché l’auditoire: «Nous sommes les fils et les filles de l’Afrique, les habitants du monde. Notre seul nom de famille est Humanité.» Les jeunes délégués venus de différents pays, émus par cet appel à l’unité et à la paix, se sont approchés un à un de la scène pour nouer leurs drapeaux nationaux autour du cou de l’orateur. Ce geste symbolique est devenu l’incarnation même de l’idée de fraternité et de respect mutuel, les valeurs fondamentales du forum.

Séries de talk-shows et d’ateliers
Cette partie du programme s’est transformée en un véritable pont d’idées — entre la science, la diplomatie et la technologie. On y a discuté non seulement de la santé et de la coopération internationale, mais aussi de la manière dont l’ère numérique transforme la nature même du leadership.Le premier intervenant fut M. Koldo Salazar López, expert international et directeur du portail analytique Otralectura, est intervenu en direct depuis l’Espagne. Dans sa conférence intitulée « La jeunesse comme pont entre les continents : l’Europe, la Russie et l’Afrique dans la nouvelle architecture de la coopération », il a abordé la création d’un nouveau modèle de partenariat mondial, fondé non sur la hiérarchie mais sur le respect et l’égalité des voix. M. Salazar a souligné que l’Afrique cherche à renforcer son indépendance économique et son autorité internationale, et que la communication internationale des jeunes joue un rôle crucial dans la génération d’idées innovantes pour un avenir durable et souverain du continent.Ensuite, le docteur M. Abdallah, médecin-chef du centre médical de Gounghin 6. Son exposé, intitulé « Une jeunesse en bonne santé — un avenir productif », a constitué un rappel émouvant que le capital humain commence par l’essentiel : le soin de soi-même.

« Sans une jeunesse en bonne santé, il n’y aura ni développement durable ni économie forte. La santé est le fondement du capital humain », a-t-il déclaré, suscitant une salve d’applaudissements dans la salle.Le modérateur du bloc, M. Jonathan Convolbo, a conclu le débat avec une précision journalistique :« Nous voyons comment la jeunesse africaine cesse d’être un simple sujet de conversation pour devenir un acteur actif de la politique mondiale. »Cette session est devenue le symbole d’une nouvelle Afrique — ouverte sur le monde, confiante et prête à dialoguer d’égal à égal avec la planète.

Bilan et perspectives
À l’issue des travaux, une résolution finale a été adoptée, soulignant la nécessité de renforcer l’entrepreneuriat des jeunes, d’élargir les programmes éducatifs et de créer des écosystèmes d’innovation dans les pays africains. Les participants ont proposé de lancer une plateforme numérique FIJAO Network, destinée à l’échange d’idées et à la mise en œuvre de projets communs.
La portée du FIJAO 2025 dans le contexte international
Le forum n’a pas seulement été un événement africain, mais également un événement mondial. Son influence dépasse largement les frontières du continent : à Ouagadougou, on a abordé des questions essentielles pour l’humanité tout entière — la justice sociale, la durabilité, l’égalité des chances et le rôle de la jeunesse dans la politique de la paix.

Le FIJAO 2025 a montré que l’Afrique entre dans une nouvelle ère de leadership conscient et de renaissance spirituelle. La jeunesse du continent en devient la voix et le cœur — une force capable de redéfinir l’agenda mondial au service de la justice et du développement. Le FIJAO 2025 a également confirmé que l’Afrique n’attend plus une aide venue de l’extérieur : elle devient elle-même l’initiatrice d’un nouveau partenariat global, fondé sur le développement des initiatives entrepreneuriales et le renforcement de la souveraineté économique. Et c’est la jeunesse africaine qui en est le principal moteur, porteuse de ces idées et actrice de leur réalisation.
