Burkina : le premier ministre prend contact avec les organisations syndicales des travailleurs
MOT DU PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT ALBERT OUERDRAOGO
- Mesdames et Messieurs les secrétaires généraux des Organisations syndicales ;
- Chers participants,
Permettez-moi de vous exprimer mes remerciements pour avoir répondu présents à cette invitation.
Avant tout propos, je vous invite à vous joindre à moi pour observer une minute de silence à l’endroit des victimes de l’attaque de NAMSSIGUIMA (Merci)
En tant que acteurs principaux du dialogue social, vous le savez mieux que quiconque, que le dialogue social constitue un enjeu majeur dans toute société démocratique soucieuse d’un développement harmonieux et de progrès social inclusif. Il se situe au cœur des relations professionnelles modernes et constitue un instrument de recherche de consensus.
Dans mon adresse devant l’Assemblée Législative de Transition le 04 avril 2022, je rappelais que « La refondation de l’État et l’amélioration de la gouvernance à tous les niveaux » était l’un des quatre objectifs stratégiques du Gouvernement de la Transition. Et j’invitais les « agents publics, les partenaires sociaux et les organisations de la société civile, à accompagner le processus de réforme, en vue d’instaurer une administration vertueuse et efficiente ».
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En tant que partenaires sociaux, votre rôle dans le contexte actuel de notre pays, demeure déterminant, dans la mesure où c’est par la promotion du dialogue social, la prévention et le règlement des conflits sociaux à caractère national relevant du monde du travail, y compris ceux relevant des différentes branches d’activités que nous pouvons éviter au pays les affres du chaos.
Certes, le Burkina Faso dispose d’un certain nombre de mécanismes de dialogue reconnus et utilisés par les acteurs sociaux et politiques.
Ainsi, des dispositions juridiques existent et sont relatives au dialogue social, à la négociation collective et à la participation aux prises de mesures relatives à la vie économique et sociale ou à celle des entreprises. A côté de ce cadre juridique, un certain nombre d’organes ont été mis en place pour promouvoir la négociation collective et le dialogue social.
Cependant, le constat est que le pays reste confronté depuis des années à des crises sociopolitiques qui mettent à mal la cohésion sociale, la paix et la stabilité, conditions indispensables d’un développement économique harmonieux et d’un progrès social durable.
Ces crises sociales (conflits de travail, grèves, mouvements de contestation…) surviennent généralement sur fond de mobilisation et de contestation contre certaines politiques envisagées ou mises en place ou des décisions non consensuelles, ou plus simplement pour la mise en œuvre des protocoles d’accord conclus avec le Gouvernement.
Il en résulte que le dialogue social qui est prôné même au sommet de l’Etat a montré ses limites, lesquelles s’expliquent par un certain nombre d’insuffisances et d’obstacles en matière de dialogue social et sont liées en partie aux structures et aux acteurs qui animent le dialogue social.
A l’évidence, le dialogue entre le Gouvernement et les partenaires sociaux n’est pas ce qu’il devrait être, car il est le plus souvent empreint de méfiance et parfois teinté de mépris de part et d’autre.
Cette situation pourrait s’expliquer par le fait que le dialogue social que nous pratiquons, viole les principes fondamentaux édictés en la manière notamment la reconnaissance et le respect mutuels, l’égalité des acteurs autour de la table de discussion, la reconnaissance des opinions et des intérêts contraires ou opposés….
Aussi, au regard des insuffisances et des difficultés actuelles vécues dans la pratique du dialogue social et de la nécessité de parvenir à un dialogue social de qualité, mon Gouvernement voudrait s’inscrire dans la dynamique d’un dialogue permanent et continu comme seul moyen, pour prévenir les conflits et anticiper sur les crises sociales.
D’ores et déjà, il nous faut réfléchir sur des cadres de concertation de proximité qui permettent aux acteurs du gouvernement et aux partenaires sociaux d’avoir :
- Une meilleure connaissance des situations et une réaction rapide quant aux solutions à apporter aux différentes préoccupations sociales ;
- Une meilleure coordination et articulation entre les différentes parties, en vue de créer une synergie nécessaire au renforcement du dialogue social.
Je viens d’instruire les ministres de prendre les dispositions, chacun à son niveau, pour faire le point des engagements que les gouvernements antérieurs ont pris, à travers les différents protocoles d’accord signés avec les partenaires sociaux, et qui ne sont pas encore mis en œuvre intégralement afin que nous puissions en comprendre les raisons et y remédier.
Ce sont des situations que nous comptons clarifier dans les jours à venir.
Je vous remercie