Education

Burkina Faso : La CN-EPT/BF alerte sur les défis pour atteindre les objectifs éducatifs de l’ODD4 d’ici 2030

La Coalition Nationale pour l’Éducation Pour Tous du Burkina Faso (CN-EPT/BF) , par la voix de son coordinateur, Tahirou Traoré , a présenté ce 22 Novembre 2024 les conclusions de son rapport alternatif sur la mise en œuvre des indicateurs du Plan Sectoriel de l’Éducation et de la Formation (PSEF 2017-2030) pour l’année scolaire 2022-2023. À l’occasion d’une conférence de presse, M. Traoré a dressé un tableau contrasté des progrès réalisés en matière d’éducation, tout en appelant à une mobilisation collective pour relever les défis restants.

Un bilan mitigé des cibles de l’ODD4

Selon M. Traoré, le Burkina Faso est encore loin de réaliser l’objectif principal de l’ ODD4 , qui vise à garantir un accès équitable à une éducation de qualité pour tous d’ici 2030. « Après examen des sept cibles de l’ODD4 lié au PSEF, nous constatons qu’une cible est en retard, cinq sont en progrès mitigés, et une seule est en bonne voie », a t-il déclaré.

Il a toutefois salué les efforts financiers déployés, avec une augmentation des allocations budgétaires dédiées au secteur de l’éducation. Les fonds sont passés de 731,92 milliards de FCFA en 2021 à 763,82 milliards en 2022 , avant de redescendre légèrement à 748,51 milliards en 2023 , représentant un taux d’augmentation annuel moyen de 1,13 % .

Des défis persistants dans la répartition des ressources

Malgré cette progression budgétaire, le coordinateur de la CN-EPT/BF a souligné les insuffisances dans la répartition des dépenses . « La budgétisation actuelle ne permet pas de relever les défis cruciaux liés à la qualité de l’éducation et de la formation. C’est un problème structurel qui nécessite une révision stratégique des priorités financières », a-t-il insisté.

Des recommandations pour un avenir éducatif inclusif

Convaincue que des solutions existent, la CN-EPT/BF a formulé plusieurs recommandations. M. Traoré a plaidé pour une budgétisation sensible à la qualité de l’éducation , en plus d’une collaboration accumulée entre les partenaires techniques et financiers, les ONG, et la société civile .

Il a également exhorté les décideurs politiques à faire de l’éducation une priorité nationale. « Ce n’est qu’en unissant nos efforts que nous pourrons espérer atteindre une éducation inclusive, équitable et de qualité pour tous, conformément aux engagements de l’ODD4 », a t-il conclu.

Un appel à l’action collective

À moins de six ans de l’échéance de 2030, la CN-EPT/BF appelle les différents acteurs à se mobiliser pour redresser la trajectoire actuelle. Si des efforts ont été faits, ils restent insuffisants pour garantir que le Burkina Faso atteigne ses objectifs en matière d’éducation.

Le pari de l’éducation de qualité reste réalisable, mais seulement si les lacunes actuelles sont comblées et si la volonté politique s’accompagne d’actions concrètes , a martelé Tahirou Traoré.