Education émancipatrice : La CNEPT plaide pour un changement de paradigme

Sur la base que l’éducation et la formation professionnelle actuelle, ne produit que des sortants ayant des connaissances théoriques, la coalition nationale éducation pour tous (CNEPT) propose un changement de paradigme.  En mars 2022, elle a organisé sous le leadership de Tahirou Traoré coordonnateur de la coalition un atelier de promotion de l’activisme local et le plaidoyer pour une éducation émancipatrice. Cette formation a eu lieu à la maison de la femme de Ouagadougou.

Au cours des trois jours de formation, les organisations membres de la coalition, les représentant du ministère de l’éducation nationale, les syndicats d’enseignants et les réseaux de chercheurs et de journalistes se sont familiarisés avec la notion d’éducation émancipatrice. Ils se sont aussi approprié la place de l’éducation émancipatrice en Afrique, ses six dimensions et les actions de plaidoyer pour la vulgarisation du concept d’éducation émancipatrice et sa prise en compte au Burkina Faso.

Selon le coordonnateur de la coalition éducation pour tous Tahirou Traoré « depuis les indépendances jusqu’à nos jours, notre système éducatif hérité du système colonial, ne fait que produire des sortants du système éducatif qui ont essentiellement acquis des connaissances théoriques. Ce qui fait que tout ce qu’ils attendent c’est le lancement des concours professionnels pour pouvoir avoir un emploi dans la fonction publique ou un emploi salarié dans le privé. Et c’est une éducation qui est dépassée de nos jours. Raison pour laquelle, avec ce nouveau concept d’éducation émancipatrice, notre objectif est de faire en sorte que la société civile comprenne d’abord cette notion pour développer ensuite un activisme local et national auprès des autorités pour qu’on change de paradigme ».

Pour lui l’éducation émancipatrice donc c’est faire en sorte que le sortant du système éducatif ne soit plus celui-là qui s’attend uniquement à passer des concours professionnels mais qui a les ressources nécessaires pour pouvoir se transformer et aider à développer son pays. Le consultant chargé du plaidoyer et de la communication, Halidou Pafdnam pour sa part, note que « quand aujourd’hui on parle d’éducation émancipatrice, elle est en fait des paradigmes qui s’invitent aujourd’hui dans le monde de l’éducation même si certains paramètres étaient déjà pris en compte, il s’agit de mettre l’accent sur un certain nombre d’aspects, la question de l’autonomie des sortants du système ».

Les six principes de l’éducation émancipatrice

L’éducation émancipatrice véhicule des valeurs, et les six principes phares de cette éducation commence par l’autonomie et l’esprit critique à développer selon Halidou Pafdnam. Ensuite il faut que l’éducation soit humaniste voir humanisant. En fait, une éducation qui est humaniste, va tenir compte de l’homme en tant qu’un être qu’il faut prendre en compte et pas comme un objet. Il faut prendre en compte aussi l’aspect démocratique de l’éducation. L’éducation doit se faire par la démocratie mais aussi pour la démocratie. Cela signifie tout simplement qu’il faudrait, dans notre manière de gérer le système éducatif dans certaines entités, dans la structure éducative, alors on implique davantage la communauté éducative.  L’éducation émancipatrice tient compte aussi de la liberté.  Elle doit aussi décolonisatrice et égalitaire.  Ainsi pour la promotion de l’éducation émancipatrice au Burkina Faso, les participants à cet atelier ont formulé des recommandations.

Les recommandations des participants

Les participants à cet atelier de formation sur l’éducation émancipatrice ont formulé des recommandations à l’intention des autorités. Ainsi ils recommandent que le ministère de l’éducation nationale ou le gouvernement rende l’enseignement beaucoup plus pratique, c’est-à-dire en liant la théorie à la pratique autrement dit à développer l’enseignement et la formation technique et professionnelle. Et aussi, ils ont souhaité que les élèves, dès l’école primaire soient orientés en fonction de leur potentialité. Et aussi comme nous sommes dans une situation où le système éducatif est toujours dans l’emprunte des connaissances et des programmes hérités du système colonial, qu’on décolonise les contenus faire en sorte qu’il soit des contenus adaptés à notre contexte national faire en sorte que les sortants du système puissent à tous les niveaux développés l’esprit critique et surtout être en mesure de se prendre en charge dans la vie.

Julia Isatou Ribamba