Education

Forum National pour l’Education pour tous : le financement de l’éducation inclusive, équitable et de qualité au cœur des débats

La Coalition Nationale pour l’Education Pour Tous du Burkina Faso s’est réunie  ce lundi 09 décembre 2024 à Ouagadougou dans le cadre d’un forum National de plaidoyer pour la prise en compte des recommandations issues des foraux régionaux . Objectif : réaliser le droit à l’éducation inclusive, équitable et de qualité dans le contexte de crises sociale et sécuritaire au Burkina.

L’éducation constitue un droit fondamental, mais aussi un levier indispensable pour le développement humain, économique et social. Au Burkina Faso, malgré les différents efforts entrepris par les gouvernants, des efforts restent à fournir. En effet, selon Mme Hien/Fofana , PCA de la coalition Nationale de l’Educatiin pour Tous, dans plusieurs régions de notre pays, des milliers d’enfants sont privés de leur droit à l’éducation en raison de la fermeture d’écoles, des déplacements massifs de populations.

C’est dans cette optique que la CN-EPT/BF a organisé des fora régionaux sur le thème de ‘la mobilisation sociale en vue d’accroitre le financement de l’ESU et la contribution des acteurs de l’éducation pour réussir la mise en œuvre de la continuité éducative. A l’en croire, ce forum constitue  une opportunité de réfléchir ensemble, de poser un diagnostic clair sur les défis qu’ils rencontrent surtout, de formuler à propos, des réponses concrètes.

Même son de cloche pour Tahirou Traoré, coordinateur national de la coalition nationale pour l’éducation pour tous du Burkina Faso. « Ce forum national fait suite à 13 foras régionaux que nous avons organisés dans les 13 régions, afin de présenter la situation de l’éducation inclusive, c’est-à-dire la mise en œuvre de la stratégie nationale de l’éducation inclusive,  pour voir quels sont les aspects qui ont marché, quels sont les aspects qui ne marchent pas,  et qu’est-ce que nous devons formuler ensemble comme défi, comme mesure alternative pour élever ces défis,  et quelles sont les recommandations que nous pouvons formuler à l’endroit des acteurs de la société civile, des partenaires techniques et financiers, des enseignants, des encadreurs, des directeurs régionaux de l’éducation, et aussi à l’endroit du ministère de l’éducation nationale» a-t-il indiqué.

L’objectif pour lui, c’est de mettre ensemble tous les acteurs au même point c’est -à-dire voir ce qui ne marche pas, et comment faire.

Une stratégie qui peine à se concrétiser

Pour le coordonnateur , le plan triennal 2020-2022 avait prévu de mobiliser 55,6 milliards de francs CFA. Cependant dit- il : « au bout de trois ans, le constat qui se dégage est qu’on n’a pu mobiliser que 5,6 milliards, sur les dixièmes de ce qui devait être mobilisé ; ce qui fait que la plupart des actions qui sont contenues dans la stratégie nationale de l’éducation en situation d’urgence n’ont pas pu être mises en œuvre par manque de financement». Il ajoute aussi, qu’ils ont constaté que beaucoup d’acteurs chargés de la mise en œuvre de la stratégie ne sont pas au courant du contenu de la stratégie.

Des recommandations qui feront l’objet de plaidoyers

 De l’assurance du coordonnateur ,Tahirou Traoré au sortir de ce forum , des éléments assez poignants permettrons d’engager les plaidoyers auprès des différents acteurs afin de  permettre à tous les enfants, qu’ils soient filles, garçons, qu’ils soient en zone d’insécurité, d’avoir le droit à leur éducation inclusive, équitable et de qualité. 

Parmi les recommandations l’on retient  au niveau de la société civile, c’est que les acteurs s’engagent vraiment à faire une mobilisation sociale, à sensibiliser les parents d’élèves, les communautés et à faire en sorte que les familles des déplacés internes puissent cohabiter normalement avec les populations hôtes et qu’ils puissent être dans la dynamique de collaborer avec les autorités locales, les collectivités et les parents d’élèves pour leur inscription ou leur réinscription à l’école. Au niveau des enseignants, la Coalition souhaite qu’ils s’impliquent vraiment dans la mise en œuvre des activités d’éducation en situation d’urgence. «Vous savez, il y a le cours de rattrapage, il y a les technologies numériques, c’est-à-dire l’enseignement à distance. Donc, qu’ils s’engagent vraiment à le faire et qu’ils s’engagent aussi à mettre en œuvre les curricula légers» a indiqué M le coordonnateur. Au niveau des collectivités, M.Traoré au nom de la coalition a souhaité qu’il y ait une meilleure collaboration entre les collectivités décentralisées, les chefs des circonscriptions d’éducation de base et les acteurs de la société civile pour faire en sorte que les élèves déplacés internes qui sont dans la commune puissent bénéficier des sites d’accueil et des mesures permettant vraiment de prendre en charge leur éducation.

 Au niveau de l’État, argue M.Traoré :« on a beaucoup parlé de la prise en charge psychologique des enseignants. Vous savez, il y a beaucoup d’enseignants qui sont victimes de la crise.  Et aujourd’hui, semble-t-il, il y en a qui parlent seuls, il y en a qui sont couchés. Alors, qu’est-ce qu’il faut faire pour les accompagner, en tout cas de façon psychologique, afin qu’ils soient en mesure de continuer à exercer leur emploi ».

Aussi, Tahirou Traoré a évoqué la question des manuels, la question des guides. Dans beaucoup d’écoles, semble t’il il n’y a pas de guide, il n’y a pas de manuel. A cet effet, il a souhaité au nom de la coalition que l’État puisse faire en sorte que les écoles soient dotées de guides, de manuels et aussi assurer la cantine scolaire…Bref, l’État doit tout mettre en œuvre pour améliorer le financement de l’éducation en situation d’urgence parce que si on ne le fait pas, ça va être difficile. A cela s’ajoute des alternatives éducatives et non formelles qui va consister certainement à alphabétiser en langue, c’est-à-dire avec les compétences de lecture, d’écriture, de calcul.

Pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école ou ceux qui sont allés à l’école et qui sont précocement sortis, la Coalition Nationale pour l’Education pour Tous plaide pour que ces enfants et ces jeunes adolescents puissent avoir aussi des formations de courte durée pour s’insérer dans la vie active au lieu de les laisser de cette façon.

Inma Sawadogo