Politique

France : l’artiste burkinabè Warren Saré dans les lycées professionnels

Le photographe burkinabè Warren Saré, en résidence d’artiste dans les lycées de Saint-Claude et Lons-le-Saunier, vient de présenter le résultat des travaux réalisés par les élèves sur le devoir de mémoire. On vous explique.

Le jeudi matin 03 février au lycée Le Corbusier, les élèves des lycées techniques Pré Saint Sauveur de Saint-Claude, Montciel et le Corbusier présentaient les résultats du travail sur la mémoire, réalisé avec la participation du photographe burkinabè Warren Saré, en résidence artiste dans leurs établissements.

 « La réussite est au bout des efforts »

Cette initiative de Stéphane Mallet, le président du souvenir Français de Lons-le-Saunier, qui a lancé un appel à projet soutenu par Jean-Francois Chanet, Recteur de la région académique Bourgogne/Franche-Comté, a permis aux élèves d’échanger et de travailler autour de son exposition « Mémoires et histoire ». Ce projet de résidence d’artiste avait vocation à transmettre aux jeunes des valeurs humaines fortes, au travers de travaux pédagogiques pluridisciplinaires mêlant histoire, lettres et arts visuels.

Warren Saré devant les élèves des différents lycées professionnels. Photo Progrés/Roger REY

Autodidacte et analphabète

Warren Saré est un homme qui aime rappeler que « la réussite est au bout des efforts ». Par la force de son talent et détermination, il est devenu l’un des principaux artistes africains actuels. Il a passé une semaine dans chaque établissement à échanger avec les élèves sur la notion de la mémoire à partir des photos de son exposition sur les tirailleurs. « J’ai rencontré plus de 200 tirailleurs. Avant de les prendre en photo, il faut réveiller tout ce passé qui est aussi douloureux. Il faut connaitre cette page d’histoire et la transmettre surtout aux jeunes », dit-il. « Que ce soient les jeunes français ou les jeunes africains, il faut croire en sa voix », a-t-il ajouté.

Les représentants de chaque lycée sont venus présenter leurs travaux qui ont pris plusieurs formes : montages photos, banderoles, panneaux, présentation de diaporamas. Le président Mallet était très fait du résultat. « La notion de fraternité et de citoyens du monde a bien progressé chez les jeunes, pendant ces travaux. A partir du travail de Warren Saré, ils ont travaillé sur leur propre mémoire et sur ce qui est de faire société ».

Les élèves ont découvert aussi la chance qu’ils avaient de pouvoir étudier quand Warren leur racontait qu’il n’avait pas le droit d’aller à l’école et qu’il n’a pu faire de la photo, que grâce à l’amour de sa mère qui a vendu une chèvre pour qu’il puisse partir en ville pour devenir photographe. Un bel exemple leur a été donné par ce photographe analphabète qui expose aujourd’hui partout en Europe, aux Etats-Unis et dans toute I ’Afrique Francophone.

Roger REY

Journal le progrès