Nuit de la résilience : le FesTic met en lumière la communauté dagara.

La Nuit de la Résilience s’inscrit dans une dynamique de découverte des expressions culturelles au Burkina Faso. Pour la 6e édition du Festival des Identités Culturelles, qui s’est tenu du 07 au 11 Mai 2024 sur le site du Festival dans le quartier Ouidi de l’arrondissement 02, la communauté dagara a été mise en lumière afin d’approfondir nos connaissances sur le mariage, les rites funéraires, ainsi que les mécanismes et règlements des conflits au sein de cette communauté.

Pour Florent Hien, enseignant-chercheur à la retraite représentant le parrain de cette 6e édition, Galip Some, DG de la RTBF, tout en félicitant et saluant l’initiative des organisateurs, il souligne que : « C’est une très bonne chose, surtout dans le contexte actuel de notre pays. Cela favorise le brassage des cultures et des nationalités. »

Le Professeur Magloire Somé a abordé la question du mariage chez les Dagara en deux parties : le mariage préférentiel, qui repose sur l’échange mutuel, et le libre choix du conjoint, où le jeune homme et la jeune fille sont libres de choisir leur partenaire. « Il y a un principe fondamental chez les Dagara qui accorde une certaine liberté à la jeune fille ou au jeune garçon de choisir son conjoint », a-t-il souligné.

Le Dr Pierre Claver Hien a éclairé les participants sur les techniques et mécanismes de défense et de règlement des conflits. Il a d’abord noté l’organisation de la communauté dagara qui, sans chefferie, a pu résister à la conquête islamique avec Samory Touré et à la colonisation. La communauté dagara utilise des moyens de défense tels que la flèche et les machettes. Selon le Dr Hien, le mot “guerre” n’a pas d’équivalent dans la langue dagara, ce qui témoigne du pacifisme de la communauté.

Le Dr Somda, quant à lui, s’est penché sur les funérailles dagara. Il a affirmé que la mort est perçue comme une transition vers une autre vie. Bien qu’ils aient une vision philosophique de la mort, la communauté dagara ne la considère pas comme quelque chose de maléfique, ce qui explique les rituels de réjouissance et de deuil pendant trois jours avant l’enterrement d’un défunt.

Pour Wend-Lassida Ouedraogo, directeur du festival, « on ne peut pas être ensemble sans se connaître », d’où l’objectif de cette activité. Il a conclu en remerciant la communauté dagara, ancêtres des Mossis, pour leur forte mobilisation et les échanges intercommunautaires.
La Nuit de la Résilience a également mis en valeur la gastronomie dagara, la danse et la musique dagara, en plus des communications sur cette communauté.
L’apothéose de la 6e édition du Festival des Identités Culturelles se tiendra ce samedi 11 mai 2024 sur le site du festival dans le quartier Ouidi de l’arrondissement 02 de Ouagadougou.
Alexandre KABORE alias AK