PDIS-LAAFIA : Camille Firmin Combray explique les raisons de sa démission de son poste de président

Mesdames, Messieurs les journalistes,

Mesdames et messieurs

C’est toujours un plaisir renouvelé pour moi et mes camarades de vous accueillir ici à notre siège. Je voudrais, au nom de militantes, militantes et sympathisantes du PDIS-LAAFIA et en mon nom propre, vous souhaiter la bienvenue et vous dire surtout merci d’avoir honoré notre invitation.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je voudrais que nous honorions la mémoire de toutes les filles et tous les fils du Burkina Faso, tombés dans la défense de l’indépendance et l’intégrité territoriale du pays, la paix, la quiétude et le vivre-ensemble de la population. Aux blessés, nous leur souhaitons un prompt rétablissement. Quant aux familles éprouvées, nous leur témoignons notre solidarité. (1mn) Merci.

Mesdames, messieurs,

Nous vous avons conviés ce matin afin de vous entretenir sur une question d’importance, je dirais même un évènement, en relation avec la vie de notre parti.

Il n’est point besoin de rappeler que les partis politiques se créent dans l’optique de conquérir le pouvoir d’Etat. Vous le savez tous et personne ne soutiendra le contraire. Il est également établi que cette conquête peut se faire seule ou à travers des fusions, des alliances ou d’autres voies… Le paysage politique burkinabè regorge d’exemples de partis qui sont passés par ce procédé pour conquérir le pouvoir ou pour renforcer leur mainmise sur le pouvoir. Je citerai à titre d’exemple, l’ODP-MT, né sur la base de la fusion de groupes politiques révolutionnaires, qui a remporté les élections en 1991 et 1992 et qui, par la suite, a fait alliance avec d’autres partis comme la CNPP pour se muer en CDP. Tout près de nous, le MPP, né de la scission au sein du CDP a fait alliance avec une multitude de partis politiques pour affronter les autres partis  et candidats lors des élections tenues en 2015 et 2020.

Le PDIS-LAAFIA n’est pas en reste. Notre parti a été créé en janvier 2020 avec une ambition nationale. Son objectif majeur est de parvenir au pouvoir. Vous me direz certainement que ce n’est pas une tâche facile. Nous en sommes conscient, tant l’antagonisme est fort. Mais nous nous réjouissons de noter que le Burkina Faso, malgré des hauts et des bas, s’est résolument engagé sur la voie de la démocratie. Nous sommes donc convaincus que chaque parti a sa chance. Bien plus, notre peuple a fait la preuve de sa maturité lors des différentes échéances électorales et surtout sur toutes les questions qu’il juge prioritaires.

Mesdames, Messieurs,

Comme je l’ai indiqué plus haut, le PDIS LAAFIA est mu par l’ambition de conquérir le pouvoir d’Etat. Pour ce faire, nous avons posé d’innombrables actes. Je voudrais juste rappeler, à titre indicatif, certains faits que nous considérons saillants :

  1. Dès la création du parti, nous nous sommes alignés sur la mouvance présidentielle afin d’apporter notre soutien au Président Roch Marc Christian KABORE. Sur le terrain pratique, nous avons donc fait corps avec le MPP afin d’épauler le Président pour la fin de son premier mandat ;
  2. Pour l’élection présidentielle du 22 novembre 2020, nous avons opté de soutenir la candidature du Président KABORE pour un second mandat. Le PDIS-LAAFIA, s’est investi tant du point de vue humain, matériel que financier pour une campagne réussie. Nous nous réjouissons fort logiquement des résultats atteints ;
  3. Pour les élections législatives du 22 novembre 2020, le PDIS-LAAFIA a présenté des candidats dans 40 provinces. A l’issue des élections, nous avons compris que beaucoup restait à faire. Malgré notre engagement et les efforts déployés, il est apparu que des alliances seraient nécessaires ;

Fort des enseignements tirés de notre première participation à des compétitions électorales, nous avons immédiatement entrepris diverses initiatives pour mieux faire connaitre le parti d’une part, et consolider ses assises d’autre part. Ainsi nous avons entrepris de faire connaitre publiquement nos points de vue sur les questions d’intérêt national et de développer une certaine convergence au sein de la mouvance présidentielle, afin de contrebalancer l’emprise du MPP sur cette structure. Vous avez du reste été des témoins oculaires des différentes conventions que nous avons signés avec certains partis de cette mouvance. L’objectif était de faire place à une contradiction positive au sein de la mouvance. La dernière convention en date est celle intervenue le 4 novembre 2021 à l’hôtel Somkièta où nous avons scellé un accord avec 14 partis politiques. Nous ambitionnions alors de constituer des listes communes pour les élections municipales dont le processus venait d’être lancé par le gouvernement.

Nos initiatives ne se sont pas limitées aux alliances. Loin s’en faut. Il vous souviendra en effet que nous avons fait plusieurs sorties médiatiques, avec votre appui, pour dénoncer sans langue de bois, les tares qui pour nous, entravaient notre engagement pour le succès du mandat du président KABORE. C’était le cas pour les questions sécuritaires que nous considérions vitales. Nous avons d’ailleurs, encore devant vous, annoncé que nous suspendions notre participation à la mouvance présidentielle quand nous nous sommes rendus compte que nos appels n’ont jamais été pris entendus ni par le MPP, encore moins par le président du Faso. C’était le 27 Décembre 2021, environ 1 mois  avant l’avènement du MPSR.

Mesdames, Messieurs,

Tout parti politique ambitieux doit rester attentif à l’évolution de la société et surtout faire preuve d’esprit d’ouverture tout en montrant une capacité d’adaptation. C’est dans cet esprit que dès l’avènement du MPSR, le PDIS-LAAFIA a été le tout premier parti à lui apporter publiquement son soutien, avec votre infatigable concours. C’était le 25 janvier 2022. Nous nous sommes réjouis de constater que le MPSR est resté ouvert à la poursuite du processus démocratique en cours dans notre pays en annonçant sans ambigüité le retour à une vie constitutionnelle normale une fois la contrainte sécuritaire et humanitaire levée.

Par ailleurs, nous avons constaté que l’environnement politique national se doit d’être recomposé pour accompagner les actions du MPSR dans ses perspectives de restauration. Le PDIS-LAAFIA ne pouvait pas être en reste. Dès lors, nous nous sommes associés au jeu des alliances pour créer, le 02 avril 2022, le Parti Panafricain pour le Salut (PPS). Ce parti est essentiellement constitué d’anciens membres de la mouvance présidentielle à titre individuel ou à travers des partis politiques. Le PDIS-LAAFIA s’y est associé pleinement. Il a foi en ce parti et œuvrera pour son succès. A ce titre, j’ai accepté d’assumer le poste de 7e vice-président en charge des valeurs sociétales des cultes et de la réconciliation, afin de concourir à la construction d’un Burkina Faso de paix où il fait bon vivre et surtout léguer à la postérité, un pays s’étendant dans les limites que nous avons héritées de nos ancêtres, tout en créant les conditions idoines pour renforcer notre désir de vivre ensemble.

Aussi, conformément aux textes en vigueur dans notre pays et avec la bénédiction des militantes, militants et sympathisants du parti, j’ai démissionné de la présidence du PDIS-LAAFIA. Je voudrais saisir l’occasion qui m’est donnée aujourd’hui pour rendre officielle cette démission. Je voudrais autant remercier les militantes, militants et sympathisants du parti pour la confiance qu’ils ont placée en ma personne en me confiant la direction du parti depuis sa création, les soutiens multiformes qu’ils m’ont apportés, leur engagement à œuvrer pour un renforcement du PPS.

Je voudrais informer par ailleurs que le parti est à pied d’œuvre pour engager les procédures nécessaires  en vue de la composition d’un nouveau bureau qui sera entériné par la toute prochaine Assemblée Générale et  qui sera chargé d’entamer les négociations en vue d’une fusion avec le PPS à travers un congrès extraordinaire prévu se tenir en début du mois de juin 2022. Je vous engage donc à continuer d’apporter votre confiance et votre soutien à la nouvelle équipe dirigeante  afin de demeurer informés et aussi donner la visibilité nécessaire aux actions du PDIS-LAAFIA.

En vous donnant rendez-vous dans d’autres cadres, je vous remercie de votre aimable attention.

Ouagadougou, le 22 avril 2022