Rapport entre le terrorisme et pauvreté : Analyse socio-économique et pistes de solutions de Thomas Karaga, économiste et étudiant en master en sciences de gestion ( Finance ) à l’ICHEC Brussels Management School

L’expansion terroriste dans les régions délaissées économiquement peut être expliquée de manière rationnelle et objective. Tout d’abord, les régions faibles économiquement délaissées rencontrent des problèmes sociaux et économiques importants. Le manque de financement de ces entités conduit à un manque d’opportunités d’emplois et un manque en nombre et qualités de services minimum tels que les écoles, les centres de santé ,  les services de sécurité.

Vous conviendrez avec moi qu’une zone où il n’y a pas assez d’écoles est une zone où le taux d’alphabétisation est très faible. Et qui dit analphabétisme dit ignorance sur certains points. L’analphabétisme peut conduire à une exploitation mentale et morale d’où la facilité de faire assimiler des doctrines ou autres idéologies dans ces zones. Le manque de ces services minimums peut conduire à un sentiment de rejet par rapport aux autres régions qui bénéficient de plus de subsides de la part de l’entité centrale et créer de la colère des populations qui sont obligées de se déplacer à des kilomètres pour avoir accès à ces services. Toute cette mixture ( analphabétisme, sentiment de rejet ) peuvent faciliter l’insertion de l’hydre terroriste dans cette population. Les armes peuvent calmer la situation un temps soit peu, mais pour vraiment bouter le terrorisme hors de nos frontières, il faudra une présence continue et permanente des services Etatiques de bases dans ces zones.

En plus de la présence de ces services minimum de base, il faut un accompagnement de ces zones au travers de programmes de développement socio-économiques. Il faut drastiquement améliorer à la fois le volet social et le volet économique. De bons programmes économiques peuvent aussi émanciper le volet social. Cela passe par la délocalisation de certaines administrations, l’ouverture de centres de formations professionnels, la mise en place de structures d’accompagnement de jeunes qui aimeraient industrialiser certains produits ou développer certaines activités. La création de ces petites unités de production sera bénéfique à la fois aux populations concernées et au pays tout entier.

Ces unités de production permettront de générer des emplois directs et indirects. Certains programmes peuvent aussi consister à la mise en place de forages dans les zones à très faible pluviométrie pour permettre aux populations de cultiver tout comme dans les autres régions. Tous ces programmes peuvent être mis en place très rapidement et efficacement et les revenus générés permettront aux familles de ces zones d’être auto-suffisantes et empêcher certaines de céder à la tentation du gain facile que proposent ces groupes terroristes.

Thomas Karaga, économiste et étudiant en master en sciences de gestion ( Finance ) à l’ICHEC Brussels Management School