Politique

“Un nouveau modèle de développement est nécessaire” (Tegawende Brice Ouédraogo)

Je suis Tegawende Brice OUEDRAOGO, âgé de 24 ans. Je suis économiste de développement en formation et mes recherches s’attardent essentiellement sur les études d’impacts et d’évaluations notamment sur les interactions entre les politiques fiscales et monétaires, la pauvreté et les inégalités sociales. Je poursuis en ce sens un master en économie spécialisé en développement economics à l’Université Clermont Auvergne & CERDI à Clermont-Ferrand en France. Je suis par ailleurs le président de l’Alliance des Jeunes pour la Paix et le Développement au Burkina Faso (AJPD-BF) et mes centres d’intérêts sont entre autres la géopolitique internationale et le développement communautaire.

 J’ai pris part ce vendredi 21 octobre en Suisse plus précisément à Genève au palais des Nations Unies à la conférence portant sur les crises des inégalités et leur enjeux économiques sur l’économie globale avec pour thématique : crise des inégalités, transition vers un nouvel écosystème de tissus social et enjeux économiques. Cette conférence entre dans le cadre du lancement officiel du rapport annuel de l’institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (UNRISD).

Ce rapport arrive dans un contexte où l’économie globale fait face à des urgences et des menaces à toute échelle notamment  au niveau des économies du nord et celles du Sud : augmentation du coût de la vie, insécurité alimentaire, durabilité de la dette publique et le changement climatique , qui font basculer le globe vers une montée des inégalités entre les pays et même au sein des pays, défavorisant les plus vulnérables et surtout constituent un frein majeur pour l’éradication de l’extrême pauvreté dans le monde. Cette conférence a connu plusieurs distingués invités dont des représentants d’institutions internationales, des dirigeants d’organisations de recherches affiliées aux Nations unies, des chercheurs économistes et des sociologues. Il faut souligner qu’elle fut modérée par Mr Paul Ladd Directeur de l’institut de recherche des Nations Unies pour le développement social et comme intervenantes panelistes : Mme Shahra Razavi Directrice du département de la protection sociale à l’Organisation internationale du travail(OIT) , Mme Magdalena Sepulveda Carmona directrice exécutive de Global Initiative for Economic , Social and Cultural Rights, Mme Katja Hujo coordinatrice de recherche senior de l’UNRISD, Mr Maggie Carter analyste de recherche senior de l’UNRISD .Notons que ce dit rapport établie la corrélation entre les crises et les inégalités sociales et il en ressort une conclusion : Les inégalités économiques ,politiques et sociales engendrent des crises et en retour  les crises augmentent les inégalités déjà existantes .

 Les résultats obtenus dans ce rapport nous montre que 1.2 % de la population mondiale se distribue 47.8% de la richesse et de la prospérité mondiale , 11.8 % de la population mondiale pour 38.1% de la prospérité mondiale, 33.8% de la population mondiale pour 13% de la prospérité mondiale, 53.2% de la population mondiale pour 1.1% de la prospérité mondiale.  De surcroit notre système économique mondial a inauguré une ère de crises, avec des inégalités, une dégradation et des menaces à la résilience intégrées par conception. La crise environnementale et climatique, étroitement liée aux inégalités sociales et aux systèmes économiques non durables, atteint des points de basculement dangereux. Les individus, les entreprises et les pays les plus riches du nord sont responsables de la majorité des émissions de CO2, de l’utilisation des ressources et de la pollution, tandis que les groupes vulnérables du sud sont les plus touchés par les pires conséquences du changement climatique et de la destruction de l’environnement.

Un nouveau modèle de développement est nécessaire pour promouvoir la justice sociale, économique et environnementale, réduire les inégalités et s’attaquer aux facteurs de crise économiques, sociaux, environnementaux et politiques. Il a été proposé un modèle fondé sur une approche intégrée constituée de trois piliers qui se renforcent mutuellement : des approches économiques alternatives qui centrent la justice environnementale et sociale et rééquilibrent les relations État-marché-société-nature, des politiques sociales transformatrices sous-tendues par un contrat budgétaire équitable, un multilatéralisme réinventé et des solidarités renforcées. A l’issue de cette conférence once politiques de réduction des inégalités ont été proposées : Politiques fiscales, Marché de l’emploie  et politiques de l’emploi, Régulation des affaires et du marché, souveraineté des systèmes alimentaires et politiques nutritionnelles, politiques sociales universelles, politiques environnementales socialement durables, politiques urbaines, réformes de la gouvernance mondiale et redistribution de la prospérité mondiale, gouvernance démocratique et accès aux droits , Politiques de lutte contre la discrimination , politiques d’égalité des genres.